Portrait de Yogi - Ashtanga Yoga Nantes

Portrait de Yogi

Severine Ledoux – Ashtangi depuis 2017

 

Rencontre avec l’Ashtanga Yoga et la méthode

Il y a deux ans exactement, je poussais la porte du studio de la rue Fouré. Un peu fébrile, mais où est donc le code ?  Car pour moi, me retrouver devant cette porte de Ashtanga Yoga Nantes ne laissait aucune place au hasard. J’avais choisi cette Ecole, je ne faisais pas partie des personnes qui écumaient les cours d’essais proposés la semaine de reprise par les différentes écoles pour trouver le lieu parfait, la perle rare de professeur, le moment à partager avec des copines… Non , moi je n’étais là que pour une seule chose : une pratique, un système ! La pratique Mysore ! Cela faisait plusieurs mois que j’attendais de déménager sur Nantes pour pouvoir enfin découvrir l’Ashtanga de manière traditionnelle. Je pratiquais déjà le Hatha yoga et le Vinyasa depuis quelques années. J’adorais cette parenthèse, ce luxe que je m’offrais dans mes semaines chargées de mère de trois enfants, travaillant à plein temps. Oui mais je sentais que ce n’était pas assez, j’en voulais plus. Je voulais surtout ce que j’ai toujours cherché dans ma vie, être autonome, n’avoir aucune dépendance.

 En Hatha et Vinyasa, je pouvais suivre les propositions de postures du professeur, me concentrer sur ses indications de respiration mais mon cerveau ne se déconnectait pas. Il se détendait mais toujours j’étais dans l’anticipation «  Quelle posture va suivre ? Arrête profite de celle-ci oui mais… » « Ecoute ton souffle, zut la prof dans son compte est à trois pourquoi j’en suis à  quatre cycles respiratoires… je respire trop vite tiens, je le savais ! »

Les premiers pas vers une pratique autonome

 Et puis, il y avait ces moments à la maison où un temps s’ouvrait parfois, où je pouvais me mettre sur mon tapis dans une maison silencieuse alors que tout le monde dormait encore. J’enchaînais trois, quatre salutations au soleil et puis le vide… Quoi faire ? Tiens la semaine dernière on a fait cette posture Trikonasana je pourrais la travailler, ah et puis celle-ci elle est cool Bakasana en plus elle impressionne. Oui mais est-ce bien cohérent de passer de Trikonasana à Bakasana ? Suis-je en train de faire n’importe quoi ? Mets toi une vidéo Youtube. Et là de nouveau l’anticipation, le cou cassé pour regarder l’écran, le son que tu mets plus fort pour éviter de regarder l’ordi et qui finit par réveiller ton petit dernier ! 

J’étais consciente qu’il me fallait une pratique personnelle, autonome c’était évident mais comment faire ? A force de recherches, je suis « tombée » sur l’Ashtanga comme on « tombe amoureux ». L’Ashtanga réunissait ce que je cherchais, il répondait à ma quête avec ses séries aux postures figées, son système six fois par semaine la même pratique et surtout son mode de transmission le Mysore ! Un professeur qui te donne les postures correspondant à ton corps, à ton esprit cela m’a parlé immédiatement. Oui mais j’habitais loin de Nantes et bizarrement, je suis très autonome mais aussi très respectueuse des systèmes. Je ne les juge que lorsque je les ai pratiqués par conséquent je ne voulais pas découvrir seule la première série, je voulais faire tout dans les règles : les postures, le souffle… Alors j’ai patienté jusqu’à ce jour il y a deux ans où j’ai rencontré Céline et Viola. 

Mysore class

Ce premier Mysore, je m’en souviendrais toujours. J’étais à ma place. J’ai tout de suite compris que  mon intuition avait été la bonne. J’avais bien fait d’attendre ces rencontres, ce lieu. J’ai eu le sentiment que je m’offrais un cours particulier avec en bonus l’énergie du groupe autour de moi. Chaque conseil, chaque ajustement était pour moi, correspondaient à ce dont j’avais besoin. Chez mes professeurs pas de langage fleuri mais juste des mots « vrais » qui me parlaient, une attitude qui me prouvaient qu’elles pratiquaient ce qu’elles cherchaient à me transmettre. 

Cette première année au début, je ne pouvais m’offrir qu’un Mysore par semaine celui du vendredi soir . Alors j’ai commencé à pratiquer à la maison. Pas six fois par semaine, pas toute la partie de série qui m’avait été donnée. Mais maintenant je savais quoi faire. Je respirais à mon rythme, mon cerveau lâchait prise, je rencontrais ponctuellement cette état de méditation en mouvements que les pratiquants d’Ashtanga décrivaient.  

Et puis vers le mois d’avril une nouvelle découverte : le Mysore le matin à 6H30. Le corps est raide, les postures semblent se monter contre vous alors tu apprends encore plus vite à accepter tes limites, la valeur de la régularité, la nécessité de ne pas se comparer, les résonances de la pratique dans ta vie !

Car oui tu changes avec cette pratique : ton corps ,une évidence, mais aussi ton esprit. Moi, j’ai appris la patience. Une posture difficile ne vient que si tu sais être patient et volontaire. Je pourrais citer de nombreux traits de caractère que je vois évoluer chez moi !

Depuis l’an dernier, grâce à la volonté de Céline de rendre la pratique accessible, je m’offre un abonnement illimité. J’aime le fait qu’il me permette d’équilibrer avec trois pratiques au shala et trois à la maison. Au shala, je me nourris de la présence de Viola, Céline et Nicolas, du groupe, de mes copines. Je me dépasse souvent ! Et puis à la maison, je suis dans l’introspection, je prends le temps, je m’observe, je suis plus douce. J’ai besoin des deux ! 

Premier voyage en Inde

Cette été, j’ai fait mon premier voyage en Inde à Mysore. Comment de la passion pour ton mètre carré de tapis de yoga tu te retrouves à passer un mois loin de ta famille ! La première pratique matinale là-bas m’a fait vivre un sentiment indescriptible : la souplesse de mon corps grâce à la chaleur humide, les odeurs à chaque inspiration, les sons. C’était comme si tous mes sens s’ouvraient. De nouveau, j’avais le sentiment d’être à ma place. C’est essentiel d’être à sa place, d’être soi ! Quand tu trouves un outil qui t’y aide, tu le gardes précieusement, tu le respectes ! 

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